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Église du Christ
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Comment aggraver vos problèmes

Une étude de Marc 6.45-52.

© Max Dauner

Introduction

Avez-vous jamais tenté de résoudre un problème avec, pour tout résultat, de l'aggraver encore ? Moi aussi. Et vous savez, nous ne sommes pas seuls. Les douze apôtres, choisis par le Christ lui-même parmi tous ses disciples, sont tombés eux aussi dans le même piège. Peut-être en regardant ce qu'ils ont fait, pouvons-nous apprendre comment il ne faut pas faire pour résoudre un problème. Notre histoire nous est assez familière : c'est l'épisode où les disciples se trouvent au milieu d'une tempête et se demandent s'ils vont en sortir vivants.

Marc 6.45-52 (TOB) : 45 Aussitôt, Jésus obligea ses disciples à remonter dans la barque et à le précéder sur l'autre rive, vers Bethsaïda, pendant que lui-même renvoyait la foule. 46 Après l'avoir congédiée, il partit dans la montagne pour prier. 47 Le soir venu, la barque était au milieu de la mer, et lui, seul, à terre. 48 Voyant qu'ils se battaient à ramer contre le vent qui leur était contraire, vers la fin de la nuit, il vient vers eux en marchant sur la mer, et il allait les dépasser. 49 En le voyant marcher sur la mer, ils crurent que c'était un fantôme et ils poussèrent des cris. 50 Car ils le virent tous et ils furent affolés. Mais lui aussitôt leur parla ; il leur dit : « Confiance, c'est moi, n'ayez pas peur. » 51 Il monta auprès d'eux dans la barque, et le vent tomba. Ils étaient extrêmement bouleversés. 52 En effet, ils n'avaient rien compris à l'affaire des pains, leur coeur était endurci.

Première erreur

La première erreur que commettent les disciples, c'est de penser que Jésus n'est pas conscient de leur problème. Essayez d'imaginer la scène. Les disciples tentent d'avancer contre un terrible vent contraire et ça n'allait pas très bien du tout. Pour autant qu'ils sachent, eux, Jésus se trouve toujours avec la foule, en train de faire son truc, complètement inconscient de ce qui leur arrive à eux. En réalité, il n'en est rien. Regardez les versets 47 et 48 : 47 Le soir venu, la barque était au milieu de la mer, et lui, seul, à terre. 48 Voyant qu'ils se battaient à ramer contre le vent qui leur était contraire, vers la fin de la nuit… Jésus sait très bien dans quelle situation ils se trouvent. Et il sait très bien dans quelle situation nous nous trouvons. Ne l'oubliez jamais.

Il n'y a pas longtemps, un prédicateur a reçu une lettre d'une jeune fille qui venait de passer par l'épreuve terrible d'un suicide dans la famille. La lettre disait :

« Pour en venir au fait (quel qu'il soit), je suis tellement seule. J'en arrive au point où je panique presque, tellement je suis déprimée. Je me sens seule, seule, seule. Et le chagrin est à peu près le seul sentiment qui me reste, à part une colère inexplicable. Je me sens haineuse et haïe. Hier soir ma mère me disait que si c'était à refaire, elle n'aurait pas d'enfants du tout. Elle était sérieuse. Et je ne peux pas la blâmer. Moi aussi, je voudrais qu'elle n'ait jamais eu d'enfants. »

Vous savez ce que le prédicateur a dit à la fille ? Il lui a parlé de comment le psalmiste dit que quand tes parents te mettent à la porte, le Seigneur te recueille chez lui. Il lui a dit que même si elle ne le ressentait pas et même si elle ne le savait pas, Jésus Christ était conscient de tout ce qu'elle était en train de vivre. Cela est vrai pour toi et moi aussi.

Deuxième erreur

La deuxième erreur commise par les disciples, c'est qu'ils pensent que leur problème est plus grave qu'il ne l'est en réalité. Marc nous dit que ce n'est que « vers la fin de la nuit », c'est-à-dire entre 3 heures et 6 heures du matin, que Jésus décide de venir sur la mer et faire quelque chose. En d'autres termes, Jésus est resté assis sur la montagne à regarder l'orage et les disciples en difficulté, et il n'a rien fait pendant des heures. Non seulement ça, mais regardez encore le verset 48 : il vient vers eux en marchant sur la mer, et il allait les dépasser. Jésus savait que le problème n'était pas aussi grave que ne le croyaient les disciples. Il les a regardés et savait qu'ils étaient en difficulté ; il savait qu'ils étaient obligés de se battre à ramer. Mais cela leur faisait du bien, et Jésus savait qu'ils n'allaient pas sombrer.

Une nuit où il faisait vraiment noir, un homme traversait un pont du chemin de fer, un pont très étroit sur chevalets. Arrivé au milieu, il entend, à sa grande horreur, arriver un train. N'ayant nulle part où fuir, il saute sur le bord du pont et s'y accroche de toutes ses forces. Quand enfin le train finit de passer, le type constate qu'il n'a plus assez de force pour se hisser en haut et qu'il lui faudra donc rester là suspendu aux poutres. Il n'osait pas bouger de peur de tomber des centaines de mètres dans le ravin. Quand finalement le matin arrive, il découvre qu'il n'est suspendu que de 15 centimètres du sol.

Nous sommes tous comme ça, n'est-ce pas ? Jésus disait que si tu avais même un tout petit peu de foi tu pouvais déplacer des montagnes. Or déplacer les montagnes n'est pas évident. Il est beaucoup plus facile de se faire une montagne… d'un problème, et nous sommes très doués pour cela. Moi je me fais des montagnes tout le temps. Si j'ai mal au ventre, je m'imagine que c'est un ulcère ; si j'attrape un mal de tête, c'est sûrement une tumeur. Quand Philippe était petit il s'est fait mal à la main et criait : « Je vais mourir, je vais mourir ! » Je l'ai amené à la salle de bains et quand il a vu qu'il saignait un peu, il a dit : « Ca y est ! Je suis mort ! » Nous faisons tous cela. Un proverbe anglais dit : « La peur a frappé à la porte, la foi a ouvert, il n'y avait plus personne. »

Troisième erreur

Premièrement, le mal n'est pas une chose, une entité, un être. Tout être est soit le Créateur, soit une créature créée par le Créateur. Or tout ce que Dieu a créé est bon, d'après le livre de la Genèse. Nous avons la tendance naturelle de concevoir le mal comme une chose : un nuage ténébreux, ou une tempête violente ou un visage menaçant ou des saletés. Mais ces images nous induisent en erreur. Si Dieu est le Créateur de toutes choses et que le mal est une chose, alors il s'ensuit que Dieu est le Créateur du mal, c'est de sa faute si le mal existe. Or, le mal n'est pas une chose, c'est la déformation du bien. C'est un mauvais choix ou les dégâts causés par un mauvais choix. Le mal n'est pas une créature pas plus que ne l'est la cécité ; par contre, il est tout aussi réel que la cécité. Ce n'est pas une chose, mais ce n'est pas pour autant une simple illusion.

Quatrième erreur

Quatrièmement, les disciples font empirer la situation en ne savant pas reconnaître que Jésus avait le pouvoir et la volonté de calmer la tempête. Je ne sais pas si vous pensez comme moi, mais moi je suis bien content que Jésus maîtrise les vents, que ceux-ci soient d'ordre financier, physique ou spirituel. Une des raisons que nous exagérons tellement nos problèmes c'est que nous insistons pour rester tout seuls à l'intérieur d'un bateau qui fuit et nous tentons de boucher les trous avec des petits pansements. Nos pansements prennent d'habitude la forme « si seulement ».

  • Si seulement je gagnais 1000.- de plus par mois.
  • Si seulement j'avais une plus belle maison.
  • Si seulement j'avais de meilleurs vêtements.
  • Si seulement j'avais un psychiatre.
  • Si seulement je pouvais me marier.
  • Si seulement je pouvais redevenir célibataire.
  • Si seulement je pouvais changer de conjoint.

Si seulement tous nos « si seulement » se réalisaient, alors là, nous disons-nous, tout irait bien. Mais cela n'est pas vrai et ne pourrait jamais être vrai, car ces choses ne sont pas la solution de notre vrai problème. Notre vrai problème, c'est que le Christ ne se trouve pas avec nous dans notre bateau pour calmer ces vents contraires terribles. Nous ne l'avons pas invité à nos côtés pour nous aider. Ou bien, nous avons cherché ses conseils, mais nous ne voulons pas les suivre. Nous restons toujours convaincus que nous sommes capables de nous occuper tout seuls de notre bateau submergé. Mais nous n'en sommes pas capables, et le vents continuent à souffler de plus en plus fort.

Je n'oublierai jamais ce qu'ont fait une fois avec leurs élèves deux moniteurs de classes bibliques pour enfants. Ils ont donné à chaque enfant une jeune plante à apporter chez lui. Chaque jour les enfants devaient lire leur Bible et prier ; ce n'est qu'après avoir fait cela qu'ils avaient le droit d'arroser leur plante. Vous voyez l'idée ? Si les gosses ne lisaient pas leur Bible et ne priaient pas, alors les plantes ne recevraient pas l'eau dont ils avaient besoin et elles mourraient. Au fur et à mesure que les enfants voyaient se faner ou s'épanouir leur plantes, selon leur infidélité ou leur fidélité à lire la Bible et à prier, ils voyaient ce qui arrivait à leurs propres âmes et à leurs propres vies. Quand Jésus est dans le bateau, c'est lui qui s'occupe des vents et des fuites.

Cinquième erreur

La cinquième et dernière erreur des disciples : ils aggravent leur problème parce qu'ils refusent de laisser les victoires du passé éclairer la panique présente. Regardez la fin de ce récit. Une fois que Jésus monte dans la barque, les vents tombent. Marc 6.51-52 (TOB) : 51 Ils étaient extrêmement bouleversés. 52 En effet, ils n'avaient rien compris à l'affaire des pains, leur coeur était endurci. Les disciples viennent de voir Jésus nourrir cinq mille personnes avec cinq pains et deux poissons. Et encore, il restait douze paniers de portions en trop. C'est incroyable. Plus tard le même jour ces mêmes disciples sont tellement paniqués par la tempête qu'ils ne se sont même pas imaginé que Jésus pourrait venir à leur secours s'ils en avaient vraiment besoin ou même s'ils le lui avaient simplement demandé. C'est ce qu'on appelle avoir la mémoire courte. Nous ne savons que trop bien ce que c'est que d'avoir la mémoire courte, n'est-ce pas ? Nos coeurs, eux aussi, s'endurcissent, quand nous oublions comment le Christ nous a délivrés dans les épreuves du passé.

Vous vous souvenez de l'histoire de Josué 4 ? Dieu dit au peuple d'Israël de ramasser douze pierres du milieu du Jourdain et de les dresser au bord du fleuve comme un genre de monument. Pourquoi ? Pour qu'ils puissent répondre, quand leurs enfants leur demanderont ce que signifient ces pierres : « Israël a passé ici le Jourdain à sec ; Dieu a asséché devant eux les eaux du fleuve ; et ces pierres tiennent lieu de mémorial. » C'est ce que nous devons faire dans notre vie, plutôt que de suivre l'exemple des disciples qui ont oublié le passé au point de paniquer.

Conclusion

La vie est comme un océan, et nous sommes des matelots. Il y a parfois des tempêtes ; il y parfois des bateaux qui prennent de l'eau ; parfois il nous semble que nous n'en sortirons pas. La prière qui nous convient est la prière traditionnelle des matelots : « O Dieu, ta mer est si immense, et mon bateau est si petit. » Cela est plus que suffisant. Dieu s'occupera du reste.